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Emmanuel Simon
Emmanuel Simon Ressources 2022 Pigment, argile, chaux, eau, terre, sable, poudre de marbre, ciment, poussière, 503 x 280 cm. Vue de l'exposition Et j'ai vu le bout du pays où les nuages sont infinis – Volet II : Vivre l'expérience Le BBB centre d'art, Toulouse, 2022 Crédit photo François Deladerrière

Emmanuel Simon · Résidence de création

2-15 juin 2023

Né en 1989 à Paris puis diplômé de l’institut supérieur d’art de Toulouse en 2014, Emmanuel Simon vit désormais à Marseille. Artiste sans pratique d’atelier, il travaille où se tiennent ses expositions et résidences, ne produisant que pour des temps de monstrations publiques et toujours en collaboration avec d’autres artistes qu’il invite ou qui l’invite. Questionnant ainsi, inlassablement, le statut d’auteur·ices et la place de l’individu dans le collectif.

Cette manière atypique d’envisager le travail artistique l’a amené à exposer dans des lieux d’expositions variés tels que le Building Canebière à Marseille, les FRAC OM et Grand Large, l’École d’arts plastiques de Denain ou le 104 à Paris. Ses réflexions ont également pu être approfondies lors de plusieurs résidences comme Post_Production, Astérides ou Archipel, mais aussi à travers un engagement dans des collectifs militants travaillant, notamment, à l’amélioration des conditions d’existence des travailleur·euses de l’art.

“Que ce soit lors de mes résidences ou lors de mes participations à des expositions, je sollicite d’autres artistes afin que nous travaillions ensemble. Une fois le groupe formé, je m’éloigne de la position d’organisateur pour me rapprocher de celle d’artiste. Mon rôle n’est pas celui d’un chef d’orchestre qui viendrait proposer une partition aux invité·es. Ici, il est question d’expérimentation, de tâtonnement, de ou, non d’un projet monolithique dans lequel tout serait d’ores et déjà prévu – il s’agit d’aménager l’imprévisible.”

 

Site internet : http://www.emmanuelsimon.fr

Démarche artistique

La co-construction et l’empirisme sont ainsi au cœur de la pratique d’Emmanuel Simon.  Lors de ses résidences, il sollicite d’autres artistes afin qu’iels travaillent ensemble. La position d’auteur·ice omniscient·e vis-à-vis de sa propre pratique est mise à mal, questionnée, recongurée. Son autorité se dissout et il abandonne la paternité unique de son travail : ses expositions personnelles deviennent collectives et ses œuvres deviennent collaboratives.

La co-construction et l’empirisme sont ainsi au cœur de ma pratique. Chaque groupe avec lequel je travaille invente ses propres modes de fonctionnement et de production, allant de la juxtaposition d’œuvres, que nous aurions réalisées chacun·e dans notre coin, à la création d’œuvres collectives réalisées en co-production et dans lesquelles il n’est plus possible de déceler les interventions propres à chacun·e.

La position d’auteur·ice omniscient·e vis-à-vis de sa propre pratique est mise à mal, questionnée, recongurée. Mon autorité se dissout et j’abandonne la paternité unique de mon travail : mes expositions personnelles deviennent collectives et mes œuvres deviennent collaboratives.

Je cherche à créer une expérience commune qui permet de s’interroger sur des questions comme : comment faire communauté à partir d’un ensemble de singularités ? qu’advient-il lorsque l’on met entre parenthèses notre tendance à la hiérarchie ? qu’est-ce que l’autogestion engendre par rapport à un fonctionnement pyramidal ?

Enfin, ces invitations me permettent d’emprunter le pouvoir décisionnaire d’un jury ou d’un·e commissaire d’exposition. S’opère alors un renversement de l’autorité : je « court-circuite » les modes de sélection et réalise un programme dans le programme. Que ce soit lorsque j’invite d’autres artistes à partager mes conditions de résidence ou lorsque nous créons, avec mes invité·es, une exposition dans l’exposition.

 

Projet de résidence

“Durant la résidence aux ateliers blancarde, j’envisage de poursuivre mes recherches sur la notion d’auteur et la place de l’individu dans le collectif. Des notions que j’ai pu interroger à chacune de mes résidences. En effet, n’ayant pas de pratique d’atelier, mon travail prend réellement forme durant ces temps de recherche qui s’avèrent être des cadres propices aux rencontres et au travail en commun.

Étant donné que la résidence est plutôt brève et que je réside à Marseille, j’utiliserais un temps en amont afin de constituer une constellation d’artistes avec qui nous travaillerions puis exposerions. Les deux semaines nous permettant alors de construire ensemble une proposition collective.

La composition de ce groupe et notre manière de travailler étant empirique, je ne suis pas en mesure de vous annoncer ce qui sera réalisé, ni avec qui je vais travailler. Cet aspect de découverte, autant pour moi que pour les gens qui gèrent les lieux qui m’accueillent, est partie prenante de ma démarche. Le fait de travailler à plusieurs me met, en partie, dans une position de spectateur par rapport aux œuvres produites ce qui renouvelle sans cesse la surprise.

Il y a cependant quelques points récurrents. Premièrement la manière dont les artistes sont choisi·es : je fais en sorte de créer une cohésion, de rassembler des artistes qui partagent un centre d’intérêt, qu’il soit formel ou conceptuel, souvent commun avec ma propre pratique. Toutefois, je fais aujourd’hui en sorte de ne plus choisir seul les artistes invité·es an de co-construire ces collectifs éphémères avec les participant·es elleux-même. Que ce soit en travaillant de concert avec la personne qui m’invite ou en créant des protocoles de sélection me permettant de requestionner mon autorité sur ces groupes. De plus, mes réflexions sur le système de sélection, et la légitimité qui en découle, me poussent à travailler de plus en plus fréquemment avec des personnes ayant postulé à la résidence à laquelle je participe mais n’ayant pas été sélectionné par le jury.

Aussi, le budget de production sera réparti selon les besoins du projet et les honoraires divisés équitablement entre toustes les participant·es. Le partage des conditions de résidence ne peut se faire sans un partage des conditions économiques.

Enfin, une chose qui revient inlassablement dans ces groupes est l’envie de produire in situ, de travailler en fonction du contexte qui nous accueille.

Ici, mon intérêt majeur réside dans l’envie des organisateur·ices de la résidence de porter un regard sur le rôle des artistes dans la société et sur les mutations actuellement en cours dans notre monde de l’art. Car, en plus de travailler plastiquement sur ces questions, ce sont des notions qui sont au cœur des réflexions des collectifs militants desquels je fais partie. Ainsi, qu’il s’agisse des questions de production d’œuvres, d’évolutions nécessaire de l’écosystème, de sacralisation, des mythes autour de la gure de l’artiste, de l’injonction à la nouveauté ou encore de la compétition inhérente à notre milieu, ce sont des thèmes que j’aborde soit plastiquement soit par un axe plus militant.

Le fait de partager les ateliers avec les cinq résident·es et les structures engagées dans l’activité du lieu nourrira, à coup sûr, ces réflexions et me guidera certainement dans le choix des artistes invité·es.”

Programme de la résidence

2-15 juin 2023
Les ateliers blancarde

jeudi 8 juin · 17h-18h30 · Conversation avec l’artiste
Emmanuel Simon présentera à cette occasion ses problématiques, l’enjeu de sa résidence ainsi que l’ensemble de son travail. Entrée gratuite.

jeudi 15 juin · 16h-20h · Restitution de résidence

 

Crédit photo :

Emmanuel Simon
Ressources
2022
Pigment, argile, chaux, eau, terre, sable, poudre de marbre, ciment, poussière,
503 x 280 cm.

Vue de l’exposition Et j’ai vu le bout du pays où les nuages sont infinis – Volet II : Vivre l’expérience
Le BBB centre d’art, Toulouse, 2022
Crédit photo François Deladerrière

 

La création

La création est une période dédiée à ce que nous appelons la recherche appliquée, elle suit l’étape de recherche fondamentale, de documentation et précède la phase de production. Pendant ce temps de création l’artiste multiplie et diversifie les potentielles formes que peut prendre le projet sans pour autant déterminer avec précision ce que sera l’œuvre définitive. C’est un moment pour questionner les formes, l’intention, les enjeux, les modalités de présentation, entre autres, à mi-chemin entre la recherche fondamentale et la production.

Les artistes sont accompagnés par l´équipe curatorial de dos mares

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